La Spiruline Solaire (Entrepierres)
Après une longue carrière universitaire dans le domaine de la Biologie qui l’a conduit au Portugal, aux Etats Unis, au Canada entre autres, Nicolas Malmanche a rejoint le projet de Bernhard Rampelt, un ami de sa période étudiante. La ferme de la “Spiruline Solaire” est installée sur les hauteurs d’Entrepierres à 900m d’altitude dans un écrin de nature.
La spiruline est un aliment complet redécouvert dans les années 50 par la scientifiques puis passé dans la population occidentale à partir des 70’. Les Aztèques tout comme les populations d’Amérique latine ou d’Afrique l’incluent dans leur alimentation depuis longtemps.
Parole de producteur :
« Je suis arrivé en 2019 et j’ai repris l’exploitation après un an aux côtés de Berhard qui m’a transmis son savoir. Les équipements que j’utilise sont d’ailleurs conçus sur place par Bernhard.
C’est une ferme qui fonctionne en autonomie d’énergie. L’électricité est fournie par nos panneaux solaires, d’où le nom de l’exploitation. L’eau provient de la source du Vançon. Elle a toutes les qualités d’une excellente eau minérale, avec beaucoup de magnésium et pas de nitrates.
La production de la spiruline nécessite une eau avec un minimum de salinité (1,5g / litre au minimum). Il y a deux serres de deux bassins de 90m2 dans lesquels l’eau est brassée durant la journée pour permettre la croissance par photosynthèse, prévenir la photolyse et favoriser l’oxygénation.
Mon rôle, c’est de maintenir l’homéostasie des bassins, c’est-à-dire un milieu propice au développement de la micro-algue. La spiruline se développe pleinement entre 32 et 35 °C et supporte jusqu’à 42 °C, surtout elle n’apprécie pas les variations thermiques. C’est pourquoi ma période d’exploitation s’étend de mai à octobre. Il faut donc contrôler la température de l’eau et son pH qui est un indicateur du besoin en carbone. Je vérifie aussi la densité de spiruline à l’aide d’un « secchi », un appareil que je plonge dans le bassin et qui m’indique si je peux récolter. Je réalise des contrôles réguliers de la qualité du milieu de culture par spectrophotochimie. Des prélèvements sur chaque récoltes sont envoyés en laboratoire pour une analyse microbiologique, bactériologique et toxicologique à la recherche des 5 ou 6 bactéries potentiellement pathogènes avant de pouvoir mettre les produits en ventes.
La particularité de ce type de production, c’est que contrairement à l’agriculture, ici on n’a pas le temps d’agir. En 48 heures tout peut être mort. D’où la surveillance quotidienne des bassins.
Je travaille dans un cadre magnifique. A terme, j’espère pouvoir produire mes intrants sur le site afin d’être dans une autonomie de production complète. Pour moi, ici c’est la ferme du futur. «